10 jours après les événements qui ont endeuillé Paris et la France, le quotidien a repris petit à petit son cours. Aux premières loges de ce constat : les médias sociaux, où personnes, blogueurs et annonceurs reprennent peu à peu leurs marques. En effet, les plateformes Twitter et Facebook ont été (et sont toujours) au cœur de cette tragédie.
On peut donc se demander quel rôle ont joué les réseaux sociaux et quelle a été leur place pendant et après les attentats. Décryptage.
Les médias sociaux comme vecteurs d’information
Combien d’internautes ont été informés des événements via les réseaux sociaux dès les premières détonations ? Des milliers, des millions ?
Alors que beaucoup de tweets sont postés par des personnes aux environs des lieux attaqués, d’autres émanent également de gens se trouvant à l’intérieur du Bataclan, le lieu le plus touché par les attentats. Des informations qui ont donc dépassé ce qui pouvait être diffusé par les médias classiques.
Une réactivité instantanée
Les yeux des twittos sont donc restés rivés sur cette actualité en direct, où les infos arrivaient au fur et à mesure de l’avancée des événements. Très rapidement, un hashtag a fait son apparition sur la toile (et particulièrement Twitter), à l’initiative du journaliste Sylvain Lapoix : #PorteOuverte, qui a permis aux personnes blessées ou toujours dans la rue, loin de leur domicile, de trouver refuge chez des habitants.
D’autres hastags ont aussi rapidement émergé : #jecherche ou #rechercheParis pour aider les personnes qui recherchaient un proche à lancer des appels à témoins.
Les tweets ont aussi été vite accompagnés de #PrayForParis ou encore #JeSuisParis, des marques de soutien aux Parisiens.
De son côté, Facebook a mis en place Safety Check, qui permettait aux individus se trouvant à proximité des attentats d’indiquer à tous leurs amis qu’ils étaient en sécurité. Une fonctionnalité à double tranchant : rassurante au premier abord, mais aussi source d’inquiétude pour les contacts des personnes ne l’ayant pas utilisée.
5.4 millions de personnes auraient enclenché la notification « Je suis en sécurité ».
Source : Les Echos
Le revers de la médaille
De la même manière que les informations avérées ont été diffusées à vitesse grand V, les médias sociaux ont rapidement été envahis par toutes sortes de rumeurs : nouveaux lieux attaqués, photos du Bataclan avant la fusillade, personnes déclarées en vie alors qu’elles étaient décédées (et inversement)… Autant d’événements qui montrent les limites de l’utilisation des médias sociaux dans de telles circonstances.
Alors, comment savoir qui croire ? Tout simplement en se fiant aux comptes officiels, comme @PNationale, @prefpolice ou encore @Place_Beauvau.
Et les marques dans tout ça ?
Comment réagir lorsque l’on est une marque ? Selon nous, le bon réflexe est de couper toute forme de communication sur les médias sociaux (campagnes, publications programmées etc.). Cette prise de position nécessite donc d’avoir une bonne réactivité et une certaine marge de manœuvre, d’autant plus du fait que les événements se soient produits en soirée, à la veille d’un week-end : pour les marques gérées par des agences, cela impliquait que les personnes en charge de la modération des pages se rendent disponibles pour arrêter l’activité de la page.
Par la suite, dès le lundi, beaucoup de marques ont souhaité se positionner et soutenir les proches des victimes, mais la prise de parole au sujet de ces événements est compliquée, car elle peut vite être mal interprétée ou considérée comme de l’utilisation de l’actualité à des fins « promotionnelles ». Certains annonceurs ont donc opté pour l’apposition du bandeau sur le logo ou la modification de leur logo en noir et blanc. Un moyen simple et efficace de marquer leur soutien.